lundi 25 mars 2013

Les adieux


Les adieux. Franchement, j'aime vraiment pas ça ! Toujours, j'ai trouvé ça ennuyant. S'embrasser, se câliner, s'échanger encore et encore des "au revoir" ou "à bientôt", la larme à l'oeil, ou la gorge serrée.

Souvent, du coup, je me vois être froid face à un mur d'émotion dégoulinant. J'ai beau essayer, non, je suis désolé, cela ne me fait rien de te quitter...

Mais...mais peut-être qu'aujourd'hui cela est différent. Cela fait maintenant 2 à 3 semaines que je réalise vraiment, mais tout doucement, ce que va être ma réalité pour les prochains mois de ma vie. J'ai toujours eu du mal à me projeter dans l'avenir, alors quand cet avenir ne fait, en plus, pas partie de nos repères habituels, cela m'est encore plus difficile.

Alors, la seule chose que je peux tenter d'imaginer réellement pour l'heure est l'absence de mes proches, de mon quotidien, des ces mômes au taff. Et bordel, aujourd'hui je sens une émotion que je n'avais jamais ressentie jusqu'alors. Je ne saurais même pas vous la décrire, peut être un mélange d'angoisse de l'inconnu et de regret de ne pas avoir été celui que j'aurai aimé être vis-à-vis des autres.

Car, une chose est certaine, je ne reviendrai pas de ce voyage. Physiquement, heureusement très certainement, mais celui qui écrit aujourd'hui ne survivra pas aux expériences qu'il va traverser. L'Aurélien d'aujourd'hui va disparaître et un autre, naître.  Il s'agit réellement d'adieux comme je n'en ai jamais vécu jusqu'alors.

Je dis souvent que toute notre vie tourne autour de l'angoisse fondamentale de la mort. Angoisse qui naît de l'impossibilité de fuir ou de lutter face à cette inéluctable fin. Or, demain, c'est une mort symbolique que je vais traverser. Et ici aussi, je suis dans l'incapacité de combattre ou de fuir et ainsi l'angoisse apparaît.  C'est peut être, d'ailleurs, pour cela que je vous écris mon cheminement intellectuel dont vous n'avez que faire, comme pour extérioriser, me donner l’impression d'agir, sur cette angoisse que je ne peux ni combattre  ou fuir réellement.

Ouais, voici ce que cela donne, de mon côté, de m'élancer dans une aventure de la sorte. Des questions, des réflexions sur moi-même. Toujours et encore, me poussant chaque jour un peu plus près de la connaissance totale que je recherche à mon sujet.

Je ne sais pas du tout encore comment je vais aborder l'écriture durant mon voyage. Plusieurs fois j'ai essayé de tenir un journal dans des aventures passées, en Argentine par exemple. J'ai dû le tenir une semaine, pas mieux. Mon problème, c'est que l'écriture, je ne l'aborde plus que comme thérapie. Une sorte de canalisateur à flux de pensées trop intenses. Quand, comme aujourd'hui, tout se bouscule, écrire me permet d'y aller plus doucement, d'y voir un peu plus clair. Ainsi, lorsque je couchais ma journée sur le papier, cela se transformait très souvent en réflexions qui ne se finissaient pas, tellement pas d'ailleurs, que je ne terminais jamais d'écrire ce qui s'était vraiment passé puisque je venais d'y passer déjà une heure !
Je suis retombé sur cette ébauche de journal il n'y a pas longtemps, j'ai regretté alors de n'avoir pas poussé l'exercice plus loin.

Alors, pour ce voyage, ce mécanisme risquant, à coup sûr, de se répéter, je vais tenter de m'atteler à une certaine rigueur, pour pouvoir, et pour vous, et pour moi, garder un meilleur souvenir des évènements.
Néanmoins, pour ceux qui me suivront, je m'excuse par avance des nombreuses digressions philoso-merdiques que je risque d'étaler. :D

Allez, il est temps de vous dire au revoir, pour le coup, des mômes m'attendent, bordel, ils vont me manquer ces crapules !