mardi 8 octobre 2013

Fort Bragg : enfin !

La fine équipe !
Keira, Michael, un mec, Doug et Ireen
Ouais, parce que moi j'suis un gars comme ça, t'as vu : un jour je dis que je vais faire ça...et bam, je le fais pas wesh ! Parce que tu sais quoi, man, les plans, c'est fait pour être pas suivis ! Aiiie, ouais j'suis un 'tain de philosophe moi, man !

Pfff...n'empêche...here i am...la côte ouest des USA !

Pfiouuu, déjà plus d'un mois depuis mon dernier post ! Que le temps passe vite ! Vous savez, plusieurs fois j'ai cette impression d'être comme un bouchon à la mer, à la merci des courants de ce voyage. Je me suis rendu compte que, à la grande différence que lorsque j'étais en France, je m'évertue à répondre presque toujours "Oui" à n'importe quelle proposition. Autant vous dire que cela m'amène à voir, expérimenter et découvrir des choses auxquelles je n'avais jamais pensé. Et, ce délire d'être sur la côte ouest, en est un bel exemple !
Dans le cimetière d'Arlington, au fond,
le Lincolm Memorial

Mais revenons un peu en arrière !

Lors de mon dernier billet, j'étais encore à Chestertown. Et finalement j'y resterai 15 jours ! L'accueil avait été tellement formidable, le lieu magnifique que j'avais même eu l'idée, les premiers jours, de m'installer ici au minimum un mois, tenter de trouver un job et ainsi rester en compagnie de Doug, Iren et Michael, respectivement boulanger, serveuse et pâtissier de la boulangerie.
Ainsi, dans cette perspective de trouver un taff, direction le coiffeur ! Grosse étape que de perdre ma tignasse et ma barbe de randonneur. Impressionnant comme un aspect extérieur peut avoir de répercussions sur votre sentiment intérieur. Sachant que, de par mon aspect, j'étais perçu comme a-normal, je me devais de me comporter ainsi. Maintenant, entre les anciens T-shirts d'université de Doug, celui des pompiers de la caserne à proximité de Chestertown que j'ai visitée, je ressemble à un vrai Américain !

Quelques photos pendant le road trip nonstop
Maiiiis... vous commencez à me connaître, très vite, je me suis rendu compte que bien que cette rencontre était splendide, la bougeotte me faisait toujours trembler les jambes... et pas moyen de résister. Je décidai donc de partir. Mais avant, mes deux compères m'offrirent un après-midi à Washington (à seulement 1 h 30 de route). Le hasard a fait qu'un shooting avait eu lieu le matin même.... autant vous dire que les policiers étaient partout. Après avoir conduit à travers le National Mall, direction le cimetière d'Harlington.

Comment exprimer les émotions ressenties là ? Entre la colère et une tristesse profonde. Ce cimetière est réservé aux soldats (et parfois à leurs femmes) morts ou non au combat. Vous trouverez ainsi les tombes des soldats inconnus (soldats de la 1ère et 2e guerres mondiales, guerres de Corée et du Vietnam). C'est là que l'on observe cette ronde mécanique des gardes de la tombe où chaque geste est millimétré. Si vous aviez besoin d'une explication sur comment on en arrive à être fier de mourir pour sa patrie, ou encore de savoir si le lavage de cerveau existe... demandez à ces gens !
Du haut de la colline où se dresse l'ancienne maison du Général Lee (général des armées sudistes durant la guerre civile), l'emplacement du cimetière a été spécialement choisi à cette époque pour humilier le perdant par les corps des soldats de l'Union morts par sa faute, on observe le Pentagone. Drôle d'image encore une fois, où ceux qui sont morts reposent le regard sur les responsables de ces guerres absurdes menées depuis la création de cet Etat.
Et pour terminer, comme si cela ne suffisait pas, Kennedy, exposé comme en martyr fait face au Lincoln Memorial. Quand on sait pourquoi cet homme a été tué, la rage est difficile à contenir...

En bref, cette visite aura été forte en émotion pour nous trois, ce cimetière fait prendre conscience, nous permet de toucher la réalité de ce qu'est une guerre. Si seulement on pouvait y trouver une raison... mais non. Aucun argument ne justifie d'en arriver à ce résultat. Aucun !

Le lendemain, il sera l'heure de partir pour moi, les gorges se nouent et les yeux sont embués, au revoir les copains, on se reverra !

A ce moment-là, j'avais encore comme objectif de rejoindre New-Orleans. Je comptais arriver à Virginia Beach en une matinée après avoir franchi la Baie Chesapeake grâce aux tunnels-ponts construits dans sa largeur (impressionnant !)... Finalement, il me fallut deux jours pour couvrir les 250 miles ! Un peu merdique je dois l'avouer... m'enfin c'est une façon comme une autre de se remettre en jambes !

Las Vegas en vue !
Sortez les sacs à vomi !
Et puis vient cette rencontre. L'idée était de rejoindre l'Interstate 85 (grosses autoroutes qui traversent plusieurs états, parfois tout le pays). De là, je savais que les "rides" allaient être plus longues. L'endroit pour faire du pouce n'est pas parfait, pas beaucoup de place pour se garer, les gens roulent vite... mais v'là qu'une grosse voiture, tirant une Harley Davidson sur un trailer, s'arrête.

Au volant, un gros bonhomme, type mexicain, le sourire aux lèvres :
- Salut mec, tu vas où ?
- Dans le sud ! Et toi ?
- A Las Vegas, monte  ! 

Et nous voilà partis pour un road trip comme dans les films !

Vous reconnaissez un truc ?
Un petit portrait de mon chauffeur : Chris Bowman, 40 ans et des poussières. Né sur la côte ouest avec presque rien, s'est retrouvé à la rue, seul à partir de 16 ans et, de malheur en bonheur, est maintenant le détenteur de 5 tatooshops aux alentours de Virginia Beach. Ce qui fait de lui le patron de la plus grosse chaîne d'ateliers de tatouage aux USA. Autant vous dire qu'il a de l'argent... et qu'il aime ça.
Chris est un vrai businessman comme on dit, c'est naturellement qu'il sait faire tourner ses affaires. Et elles marchent fort bien !
Juste après Las Vegas, Death Valley, le coin le plus hot du monde.
Mais y'a pas une nana ! En fait, il y a simplement personne...
Néanmoins son histoire l'a rendu sensible à la pauvreté, et aujourd'hui dans une situation confortable, il se sent responsable de la communauté. Il se donne le devoir d'aider son prochain, et c'est, selon lui, et je veux bien le croire, plus de la moitié de ses revenus qui servent à aider, à droite et à gauche, ceux qui sont dans le besoin.
Il a une vision purement capitaliste, où l'Etat n'a pas de rôle social à jouer car c'est aux plus aisés de la communauté de le faire. Autant vous dire qu'on n'était pas toujours d'accord !
Et c'est cela qui rendra ce voyage de plus d'une semaine en sa compagnie si intéressant : loin d'être au diapason sur tous les sujets de fond que l'on abordait, nous faisions preuve tous les deux d'une ouverture d'esprit qui permettait le dialogue constructif. Et même si, la plupart du temps, nous ne changions pas d'avis sur nos certitudes, nous étions riches d'un nouveau point de vue.
Santa Cruz, son phare... et ses amoureux !
Ces discussions nous ont permis de remettre à jour certains des clichés que l'un et l'autre nous avions sur nos cultures respectives. Cet exercice est toujours amusant mais aussi stupéfiant, tant on peut parfois baser nos jugements sur des représentations de la réalité complètement erronées, biaisées.

Ainsi, les trois premiers jours ne seront consacrés qu'à la route : 12, 14, 16 h de conduite non stop ! Même pas mal !

San Francisco !
On aura entre temps fait un crochet dans un patelin paumé au milieu des montagnes appalachiennes pour aller visiter un copain, qui tient, lui aussi, un atelier de tatouage.
Ce milieu que je ne connais pas est particulier. Il jouit d’une aura mystérieuse due au tabou que notre société a placé sur lui. Chris me permettra de dénouer le vrai du faux. Pour résumer : « imagine-toi le fantasme le plus fou ou dégoûtant et dis-toi que d’autres ont fait bien pire », dixit Chris ! Et les quelques exemples qu’il m'a donné me suffirent !
Mike, Chris et Nancy, merci !
(Oui oui, ils sont dans un tronc de Redwood)
« Tout ce que le client demande, nous le faisons » voilà le credo de Chris. Néanmoins, oubliez les vieux clichés de tatooshop crasseux et peuplé d’énergumènes aussi bizarres que leurs tatouages. Avec lui, rien de tout cela, il a fait passer cette tradition de l’amateurisme au professionnel, avec toutes les réglementations d’hygiène respectées à la lettre. C’est Chris qui a d’ailleurs assisté l’Etat de Virginie pour la mise en place de celles-ci alors que les tatoos prenaient de l’ampleur.
Vous pouvez regarder la vidéo pour vous faire une idée du bonhomme et des lieux.

Vous en avez toujours rêvé ? Ils l'ont fait !
Et l'arbre est toujours vivant !
Traverser le continent si vite a quelque chose d'extraordinaire, les paysages changent rapidement et le désert pointe soudain le bout de son nez. On fera étape à Oklahoma City un peu plus tôt que d’habitude afin de trouver une table dans une chaîne de restaurants bien particulier. En effet, cette chaîne est la seule à diffuser les compétitions d’UFC (pour Ultimate Fighting Championship). Le bâtiment est immense, deux grandes salles bondées nous accueillent ; aux murs, des dizaines de télévisions LCD géantes rediffusent déjà les combats. Car c’est de cela dont il s’agit : des gladiateurs modernes. Une cage, deux bonshommes, 5 rounds. Pratiquement aucune règle, tous les styles de combats permis, on ne s’arrête pas parce que l’autre a le bras pété ou la face en sang.
Et pourtant Chris est plutôt
un "big guy", hihi
Non, le combat prend fin, soit avec la soumission de l’un des combattants, du KO ou à la fin des 5 rounds. Vivre cette expérience a fait remonter en moi les images que je me suis construit de ce que pouvait être l’ambiance d’une arène antique où les gladiateurs de Rome combattaient. Je me demande encore d’où vient chez l’homme ce désir de violence, cette joie de voir l’autre saigner. Car même si je reconnais que le sport, en tant que sport est impressionnant et ne peux qu’admirer les qualités techniques de ces sportifs, j’ai encore du mal à comprendre comment, à notre époque, l’homme peut encore apprécier voir autrui souffrir… et en redemander.
C'est inné, c'est appris, un peu des deux ? L’homme est-il naturellement violent ? C’est le genre de questions que cette expérience souleva.

Lake County !
Le lendemain, direction, Las Vegas ! On s’arrête pour jeter un coup d’œil au barrage géant Hoover (C’est le même que dans James Bond !!!) et nous arrivons finalement sur le Strip, la rue principale de la ville. En quelques mots : impressionnant, excessif, inutile, extravagant, coloré, argent, grand gâchis.
Bien sûr, on ne peut qu’être impressionné par ce que les hommes ont accompli ici. Construire de si grands machins en plein milieu d’un désert, y’a pas à dire, c’est le genre de preuve que l’homme est capable d’accomplir des prouesses quand il est vraiment motivé. Le truc… c’est qu’il s’est trompé de motivation ! Si à la place d’une avidité toujours plus grande, tout cet argent avait servi un objectif un peu plus altruiste, je suis un peu près sûr qu’il n’y aurait plus de famine dans le monde.
Depuis le sommet du volcan, Lake County toujours.
Vraiment, il faut le voir pour le croire, mais quand on sait que juste la route pavée de marbre de 500 m de long qui mène à une villa a coûté, à elle seule, 500 millions de dollars… osez imaginer ce qu’on aurait pu faire avec ça en Afrique, en Amérique du Sud ou bien juste même ici, aux USA. C’est ainsi, avec ce sentiment partagé que je découvre la ville en compagnie de Chris.
-   - Il faut que tu vois l’intérieur d’un casino, qu’il me dit.
-   - All right, let’s go to the Caesar Palace !


Première nuit avec Lydie, Climb beach !
Tous les casinos sont plus ou moins similaires. Les gens à l’intérieur aussi. Et ce qu’il y a dans leur tête aussi : je vais gagner plein d’argent ce soir ! Même si tous savent que la majorité va perdre la plupart du temps…
Et Chris ne fera pas exception, et une heure après notre entrée, 500 $ auront été claqués.. là comme  ça… pour rien ou presque.
-   - Les gens ont besoin de s’amuser, argumente-t-il.
-  - Certes, mais tu peux aussi t’amuser avec des bouts de papier plutôt que des vrais billets.
L’argent. Cela fait tourner la tête, et je suis bien heureux d’être épargné pour l’heure de cette maladie qui vous fait ressentir le besoin d’en avoir toujours plus… juste pour avoir plus. Déconnecter du monde réel et des souffrances de ceux qui n’ont rien…

Le lendemain, après une nuit que je préfère oublier (aider en cela par l’alcool consommé...) nous reprenons la route : ce soir nous serons sur la côte !
Nous rejoignons une partie de sa famille dans la ville de Santa Cruz qui s’est réunie dans une villa sur la côte au cœur de la ville. On y passera 2 nuits.
Je fais ainsi la rencontre de la « mère » de Chris. Entre guillemets car elle est celle qui l'a recueilli alors qu’il avait 17 ans, le soir de Thanksgiving, alors qu’il s’apprêtait à dormir, une nuit de plus, dans sa voiture.
C’est elle qui le remit sur pied, lui donnant l’amour, la sécurité et les encouragements que tout enfant devrait bénéficier durant l’aube de sa vie. Aujourd’hui, s’il en est là aujourd’hui, c’est énormément grâce à Nancy.
Lydie, un tableau trouvé et moi :p
Une belle leçon de vie donc, que cette hippie des premières heures nous donne. Cela donne le sourire, espoir et vous encourage à suivre cet exemple. Merci !
Après Santa Cruz, Chris, Nancy et moi reprenons seuls la route en direction cette fois-ci du comté de Clearlake, et plus particulièrement la ville de LakePort, la région où Chris a grandi.
Clearlake est le plus grand lac de Californie, des paysages contrastés entre le jaune cramé de l’herbe, les verts pâles des arbres et les couleurs orange, marron et parfois rouge des écorces de ces derniers. Les routes étroites et pleines de virages slaloment entre vignes et vergers. On trouvera aussi des poires, noix en tout genre, oranges. La vie est partout !
Un ami de Chris nous rejoindra tandis que je passerai en sa compagnie encore quelques jours dans sa contrée qu’il me fait découvrir avec plaisir. Rien de mieux pour découvrir une région que de la visiter aux côtés de ses habitants !

Le plus grand Redwood de Californie...
En sa compagnie, j’utilise parfois son téléphone pour mettre un petit mot sur Facebook, histoire de donner un signe de vie. Le hasard n’existant pas, lorsque quelque jours de cela, j’annonce être bientôt sur la côte ouest, une amie, Lydie, rencontrée dans l’auberge du Sea Shack en Gaspésie, il y a 4 mois de cela, me dit qu’elle aussi est dans le coin ! Impossible donc de ne pas s’attraper, histoire de se conter nos trips respectifs qui nous menèrent sur deux chemins complètement différents.
Je quitte donc finalement Chris, après 10 jours en sa compagnie. Il restera très certainement pendant longtemps ma plus longue ride ! A vol d’oiseau, c’est environ 4000 km, mais sûrement au moins un tiers de plus réellement. De France, en conduisant en direction de l’est, je serais, à l’heure actuelle au cœur de la Russie... ha ha ! De Chris, je retiendrai beaucoup de choses, et je sais que ma vision des choses s’est vue énormément changée.
Impossible de retranscrire en photo l'impression
que donne cette forêt
Ah... et un autre truc... c’est décidé, je vais me faire tatouer ! M’enfin cela veut dire que je vais devoir retourner sur la côte est ! Oui je sais, c’est un détour de 3000 km (si je suis à Dallas), m’enfin vous savez, à force de voyager, le monde devient tout petit. Alors 100 ou 3000 km, rien ne change vraiment !

Je quitte Clearlake en direction du comté d’Humboldt dans l’extrême nord de la Californie. Cette région a plusieurs spécialités. La première, c’est là que vit Bigfoot (on se demanda d’ailleurs, avec Chris, si vu la taille imposante de ce dernier, les habitants de la région ne le confondraient pas avec Gros Pied...). La deuxième, c’est ici que vous trouverez les plus gros et hauts arbres du monde : les Redwoods. Des forêts entières d’arbres géants où vous vous attendez à croiser un diplodocus à chaque détour de chemin.
Le train qui colonisa la côte Ouest, Fort Bragg
Ce côté très nature sauvage n’échappa pas aux premiers hippies des années 60 venus directement de San Francisco.  Ainsi,  cette région abrite les derniers résistants de ce mouvement... et avec eux la culture de marijuana... beaucoup de marijuana ! 60% de l’économie de la région est basée là-dessus ! Et j’y étais en pleine période de récolte ! Si dans mon village, les jeunes s’agglutinent pour récolter les pommes, ici, tout le monde cherche « un job » dans cette industrie. L’argent rentre vite à qui sait être rapide.
C’est dans cette ambiance, un monde bien particulier, que je vais retrouver
Certains trucs continuent de m'énerver...


Lydie dans la ville d’Eureka. Ma dernière ride m’offrira le gîte et le couvert le temps que mon amie me rejoigne. Merci à vous Will et Ben ! Finalement, après un jour à l’attendre en vain, la demoiselle pointe le bout de son nez le lendemain et nous prenons la route dans la foulée. L’objectif, trimbaler nos sacs le long de la côte, les poser dans quelques coins magnifiques et... et puis voilà ! Quelques jours fort sympathiques où nous partagerons nos expériences de voyages et de vie.

La côte de Fort Bragg
Lydie, c’est le genre de nana au background pas commun qui a la niaque et de l’amour plein le cœur. Elle vit maintenant depuis un an à Montréal dans une maison communautaire où d’autres systèmes de vie sont créés et mis en pratique. Education populaire alternative, recyclage, collecte des déchets pour se nourrir, distribution des surplus (et il y en a toujours !), la coop Sur Genereux (www.coopsurgenereux.org/) qui existe depuis 10 ans, est un bon exemple des innombrables projets alternatifs qui travaillent mondialement à la construction d’un monde meilleur. Bravo à eux et big-up !
Partager avec Lydie fut génial car comme nous n'avons, ni elle, ni moi, eu vraiment l’occasion durant ces derniers mois de vraiment discuter avec un voyageur « long terme ». Et quoi qu’on puisse en penser, se lancer dans ce genre d’aventure nécessite un état d’esprit particulier au départ, et qui est lui-même modifié au long du parcours. Comparer nos expériences, se rendre compte que, bien souvent, on rencontre les mêmes difficultés et joies est quelque chose de bienfaisant sinon de nécessaire... en tout cas pour moi !
Ces quelques jours auront donc été formidables pour cela. Mais vient le temps de la séparation où Lydie doit trouver « un job » pour se payer un billet de retour à Montréal.

Je continue ainsi ma route à nouveau en solitaire. Cela fait du bien, et je dois avouer que je commençais franchement à ressentir le besoin de voyager seul à nouveau. Après s’être quittés à Arcata, je fais du pouce en direction du sud de la Californie.
Drôles d'animaux à Fort Bragg...
Première étape, une centaine de miles plus bas, le parc de Redwood Forest, avec les plus gros arbres de la région. J’y passerai une nuit. Y croiserai une ourse noire et son bébé à moins de 50 m, sans que celle-ci me repère (heureusement) et pourtant le beurre de cacahuète était grand ouvert. Je reste encore rêveur en repensant à cette forêt aux dimensions simplement indescriptibles. Aucune photo ou même vidéo ne peuvent retransmettre ce que vous ressentez en marchant sous la canopée de ces mastodontes.

Je reprends la route, l’objectif est d’attraper la route 1, qui suit au plus près la côte ouest et qui s’en va jusqu’à la frontière mexicaine. La première étape est la petite ville de Fort Bragg, ville où Chris passait ses journées d’adolescent et qu’il me recommanda vivement. Pour la rejoindre, ma chance me sourit, je suis attrapé dès la sortie du parc par un couple de Néo-Zélandais en vacances qui allaient justement dans cette direction. Un ride unique et surtout l’occasion de découvrir la Nouvelle-Zélande à travers eux. Le truc, c’est qu’en temps que fan du Seigneur des anneaux, la Nouvelle-Zélande, c’est une destination obligée, au top de ma liste de prochains voyages. A vrai dire, j’ai longtemps hésité entre le Québec et ce pays. Et si depuis 6 mois j’ai réussi à l’oublier, cette piqûre de rappel m’oblige à prévoir... après l’Amérique du Sud..., un aller pour cette région ! Oui je sais... m’enfin, le monde est petit que je vous dis !

Me voilà donc à Fort Bragg, le sourire aux lèvres comme à mon habitude. J’apprécie la solitude d’une nuit à la belle étoile sur la plage et du sable plein les narines.
Prochaine étape ? Une douche ! Ouais... nan parce que là, c’est vraiment plus possible.

A bientôt !