dimanche 28 avril 2013

L'eau ça mouille !


Salut à tous !

Premièrement, j'espère que vous allez tous bien, de mon côté, ça pète la forme !
Le soleil ne m'a jamais quitté depuis ma seconde journée au Québec, il fait maintenant, chaque jour, entre 10 et 20°C, bref c'est la fête !

Mes aventures maintenant :)

Nous nous étions quittés en pleine tonte. Je tenais tout de même à redire un mot sur tout ceci, et surtout sur ceux qui m'ont accompagné durant ces 4 jours passionnants.
Tout d'abord, j'ai nommé Vital et Lucie Cadieux, les deux producteurs qui m'ont ouvert les portes de leur belle et chaleureuse maison.
Comme vous pouvez le voir en cliquant sur le nom de Lucie, j'étais tombé par hasard chez eux, mais pas chez n'importe qui ! Une femme engagée et passionnante à écouter, la gentillesse naturelle qui émanait d'elle restera longtemps en moi comme un exemple à suivre. Merci à toi Lucie, vraiment !
Et puis vient Vital, qui me poussa jusqu'à la prochaine ville pour tenter de résoudre mon problème d'appareil photo... ah oui, j'ai oublié, mon appareil photo est mort ! Donc cela ne sera pas pour toute suite les jolis clichés... Merci à toi Vital !
Le suivant ; Guillaume, Français, ouvrier agricole depuis 4 ans. Avec lui, j'ai découvert la région du Charlevoix, les us et coutumes du Québec, son métier, la chasse, la pêche, et j'en passe encore ! Tout simplement parfait comme mise en bouche avant le grand départ ! Merci à toi compatriote ! :)
Et puis vient enfin Patricia, Patricia la tondeuse. Dieu que je suis heureux de t'avoir rencontrée m'dame ! Tu m'as, très certainement sans t'en rendre compte, apporté énormément, des petites phrases qui font sens, qui s'accrochent et deviennent des leçons de vie. De sacrés beaux cadeaux. :)

Vous quatre, merci, vraiment merci du fond du cœur. Je ne pensais jamais être capable de faire ce qui s'est déroulé sous mes yeux tout naturellement grâce à vous. Je ne pouvais pas rêver mieux !

Néanmoins, ce genre de rencontre est souvent aussi intense que brève, et avec la tonte terminée, il était temps pour moi de reprendre la route, après avoir été encore une fois gâté par Lucie de victuailles pour le chemin.

L'idée était de monter en direction du Lac Saint Jean, histoire de le voir, et redescendre dans la foulée en direction de Tadoussac.
Le pouce jusqu'à Saint Gédéo s'est passé sans problème : je rencontre un pilote d'hélicoptère qui s'en allait à Sept Iles, je suis d'ores et déjà invité chez lui lorsque j'y passerai....peut-être du kayak de mer de prévu ! :D
Est apparue ensuite une famille de Dijonnais en vacances, salut à vous ! Et merci pour le lift, je risquais de marcher encore longtemps sur cette autoroute... Oui, il faut que je vous en parle de ça d'ailleurs : le pouce au Québec.
Bon, je n'ai pas eu une grande expérience de l'auto-stop, juste un aller Lyon -> Strasbourg, soit 600 km. J'avais plutôt galéré...mais là au Québec c'est carrément autre chose !
Une fois sorti des grands centres urbains, faire du pouce est quasi plus rapide que de prendre un bus. Vraiment, je n'ai parfois même pas le temps de lever le pouce que déjà quelqu'un s'arrête. En sortant de Québec, j'ai même été pris par une famille qui roulait à 100 m de moi et dans mon dos. Et puis les rencontres, raaah oui, les rencontres ! Les gens qui s'arrêtent pour me pogner sont déjà particuliers, il y a comme une plus forte probabilité de faire ainsi des rencontres surprenantes. Comme, une fois rendu à Jonquière, Steev, Steevy pour les intimes, Speedy pour moi. Speedy parce qu'il parlait juste à 100 à l'heure ! Boire 5 canettes de boisson énergisante ne devant pas y aider, je dois vous dire que j'étais heureux de m'être habitué au parler québécois ! Toujours est-il qu'en plus de faire un détour de 20 minutes pour me poser sur les bords du Lac Saint Jean, il m'arrêta dans la "meilleure fromagerie du coin"... avec les "plus belles fromagères du coin". Bon, entre nous, autant je ne dirai rien sur le fromage, mais pour les fromagères... :D mouarf !
Une fois au bord du lac, Speedy me fait la proposition de l'attendre ici même à 9 h pour faire du skite-surf sur le lac gelé avec lui ! Il me prêtera tout le matos ; : pour info, une séance normalement tourne autour de 150 dollars... j'adore le pouce ! :D

Il est 18 h lorsqu'il me dépose. Il me reste donc du temps pour m'installer et contempler le coucher de soleil. Là, le soleil se jette exactement dans le lac : magnifique !
J'ai l'habitude de dire qu'il faut prendre le temps d'assister à un coucher de soleil en entier une fois par an. J'avais l'habitude de dire ça, de le pratiquer même, sans vraiment en comprendre vraiment les aboutissants. Mais aujourd'hui, dans ce cadre exceptionnel, loin de vous, loin de tous mes repères, j'ai enfin compris à quoi cela aboutissait. Prendre le temps d'observer l'astre fondateur, source de toute vie, rester assis là des heures sans bouger vous amène à un dialogue intérieur tout en douceur.
Et j'en avais bien besoin de ce dialogue ! En effet, depuis mon arrivée un sentiment complexe me labourait les tripes... quelque chose comme de la mélancolie, de la tristesse, de la peur. Bien sûr, cela ne me prenait que lorsque j'était tout seul, souvent les soirs, lorsque je n'avais que cela à penser... comme ce soir-là.

Or ce soir-là, j'étais suffisamment mûr pour comprendre quelque chose que je niais depuis toujours : je me sens atrocement seul. Quand j'essayais de comprendre d'où venait ce sentiment, j'avais clairement éliminé l'idée que le voyage en lui-même me pesait. Non, lorsque j'étais sur la route, je me sentais formidablement moi. Cela ne pouvait être que cette fausse image que je m'étais construis. Moi qui me targuais d'être un solitaire, de n'avoir besoin de personne pour être heureux, je constate à quel point je me suis trompé ! Vous avez sûrement tous entendu cette phrase devenue célèbre : "le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé". Aujourd'hui et aujourd'hui seulement j'en comprends le sens profond et le ressens dans mes tripes.
Comprendre ça sur moi, c'est comme un énorme poids sur les épaules en moins. Comme si retenant mon souffle depuis bien trop longtemps, j'étais enfin prêt à reprendre ma respiration à pleins poumons, embrassant le bonheur d'être seul, parfois, et à plusieurs sur les routes.

Cette parenthèse d'introspection terminée (mais importante pour les décisions qui vont venir), j'avais décidé qu'après le skite-surf avec Speedy, je prendrais enfin la destination de la côte nord.
9 h le lendemain... 9 h 30, toujours personne... Pas grave, je m'en vais marcher sur le lac... Dommage !
Encore gelé sur plusieurs dizaines de cm, c'était sans danger, mais pas forcément sans peur bleue. Car à l'approche des berges des îles visées, et de la berge finale, la glace avait bien fondue, et c'est plusieurs fois que je l'entendis craquer sous mes pas. Fun ! :D

Une fois revenu à terre l'objectif est clair : TADOUSSAC !
Je me fais déposer en deux lifts à Jonquière où là, le genre de miraclee que seul le voyageur peut être témoin s'est encore produit. Je vous pose le décor : je suis en rive du Saguenay, à côté de l'hôpital de la ville, en plein centre ville. Un petit jardin entouré de haies me bouche la vue sur le fjord, et j'ai décidé de me poser un temps et manger un bout. Je passe de l'autre côté de la haie pour trouver une table de pique-niqu qui n'attendait que moi... et Laval. Laval a eu la même idée que moi, et vient se poser à mes côtés, engage discussion. 10 minutes plus tard, j'avais RDV avec lui à Saint Fulgence (l'autre rive du fjord) à 21 h 30, il allait me loger pour la nuit. Si cela continue à me tomber dessus comme ça,  cela va finir par devenir une habitude ! Bordel, c'est quand qu'il m'arrive des problèmes !? (Mouhahaha...ça arrive mon lapin !).
Maison magnifique, toute en bois à l'intérieur, au bord d'un petit lac au cœur de la forêt. Oui, vous voyez parfaitement de quoi je parle : le rêve canadien en plein !

Tôt le lendemain, je reprends la route après lui avoir offert le petit cadeau habituel que je donne à tous ceux qui m'héberge : une cuillère-spatule en bois. Je lui avais fait ça en l'attendant, admirant la beauté parfaite d'un coucher de soleil au bord du Saguenay.
Tiens, parlons-en de ces petits cadeaux : en fait, cela peut paraître anodin, mais pour moi ils sont juste primordiaux. Voyager sur le pouce, se faire héberger chez les gens, même contre des petits services me pose toujours un problème. Il est en fait très difficile d'accueillir simplement tant de gentillesse et de bienveillance. Or, troquer ceci contre quelque chose de concret, un objet fait de mes mains est presque plus important que le simple fait de dire ce "merci" si vide de sens aujourd'hui (dieu que j'aimerais trouver un autre terme pour l'exprimer !). Sans ces petits gestes, je me sentirais tout simplement pas à l'aise. Merci à Mouts, Guillaume, et Nans, pour cette idée qui prend aujourd'hui tout son sens !

Quittant la douce maison de Laval, je me dirige vers le magnifique village de Sainte-Rose-du-Nord. Pour faire simple, il s'agit du plus beau village québécois que j'ai encore jamais visité. Ils l'appellent la "perle du fjord" et à raison ! Emmanché entre de petites collines, les quelques maisons du patelin s'étalent jusqu'aux berges de la baie qui donnent sur une vue magnifique du Saguenay. J'y passerai la matinée à contempler cette nature parfaite, le pif au vent, les yeux éblouis par un soleil éclatant.

En reprenant la route, je croise deux quidams sous leur garage, en bordure de route : "hé, l'ami tu veux une bière !?" .... "rooo, mais alors c'est vraiment pour pas vous fâcher hein !" :D J'adore le pouce !
Peu de temps après les avoir quittés, je suis pogné jusqu'à Tadoussac (encore quelqu'un qui se fait un détour de 20 minutes rien que pour moi !)

Bon ok, Sainte-Rose-du-Nord était magnifique, mais Tadoussac l'est tout autant, simplement dans un autre genre. Bon, à cette période, les 300 000 touristes de l'été qui viendront s'entasser dans ce petit patelin de 800 âmes ne sont pas encore arrivés. La plage est donc libre et vierge, tellement belle que j'y décide d'y camper. Installant, le camp sur la mince langue de sable, je passe une après-midi ensoleillée, serein et heureux. Plusieures choses me donnent le sourire : camper sur une plage, le feu crépitant, taillant mes futurs cadeaux, mon rêve et ses images devenaient de plus en plus réelles. Et puis, j'avais décidé également que je me rendrais à l'auberge de jeunesse le lendemain pour voir du monde et, pourquoi pas, rester une journée de plus.
Avant le coucher de soleil, David et Alex, deux jeunes logeant à l'auberge s'arrêtent pour discuter un bout. Cette ambiance de rencontre d'une journée ou deux me remémore les hostels argentins. Il me font la promesse de revenir dans la soirée, des bières sous le coude pour passer une soirée fun... Finalement, ce n'est pas eux qui me rendirent visite, mais tout simplement Sylvain, un Français rencontré dans le Pilat, lors d'un stage organisé par les ateliers du grand voyageur (préparation au voyage). Je savais qu'il était dans le coin, mais pas qu'il était là. Arrivé depuis 4 jours, c'est donc par pur hasard que la rencontre s'opère : j'adore ce voyage !
Venu en compagnie de Léonie, on passe la soirée à jaser autour du feu. Juste ce dont j'avais besoin !
Puis le bois étant épuisé, et l'heure de se coucher bien avancée, nous nous séparons. Je rejoins mon lit de sable pour un longue nuit de sommeil... argh, pas si longue que ça en fait !
A 3 h 30, le clapotis de l'eau me réveille ! Shiiit ! L'eau a déjà atteint les 20 premiers cm de mon tarp, mouillant le sac...et...double shiiiiiiit !!! Il me manque une chaussure !
Néanmoins, pas le temps de pleurer, il faut vite déménager tout le bordel et se planquer un peu plus en hauteur. Je vous passe les conditions avec lesquelles je réussis tout de même à me rendormir, les frissons de l'adrénaline passés.

LOL, ça c'était l'fun ! Au final, seule ma chaussure manque à l'appel. J'eus beau crier à la mort, elle ne revint jamais. Bon voyage chaussure, qui sait, peut-être nous nous retrouverons sur les côtes de l'Amérique du Sud ! :D

Malgrè cette petite mésaventure, prise avec le sourire (un nouveau truc d'appris qui ne sera plus à apprendre !), en chaussettes dans mes sandales, je suis à 8 h, attablé à l'auberge de jeunesse avec un petit déjeuner à volonté devant moi !
Grâce à Sylvain et Léonie, j'appris qu'ils troquaient leurs services (nettoyage, faire les lits...) contre hébergement et bouffe gratuits ! Je suis donc maintenant bénévole dans l'auberge.
Je compte y rester au minimum 4 jours, le programme reste grandement inconnu, mais je ne pourrai que rayonner dans les environs au vu du travail à faire.

Pour aujourd'hui, on m'a lifté dans une ville juste a côté pour racheter des chaussures, tout est donc réglé pour mes petits pieds, ils sont au chaud !

Et bien voilà, il semble que vous êtes au courant autant que moi sur les hauts et bas de mon voyage. Merci à Sylvain qui me prête son ordinateur, économisant bien des sous pour une connexion internet !

A très bientôt, il y a des chances que je vous donne des nouvelles rapidement depuis l'auberge !
Les enfants de Roisey, si vous avez des questions, cela pourrait être le parfait moment pour les poser et avoir une réponse rapide.

PS : la carte interactive a été mise à jour pour ceux que cela intéresse ;)

A plus tout le monde !

lundi 22 avril 2013

Saute mouton !

J'y suis !
Salut à tous !

Mon premier message depuis le Québec !

Il serait long de tout vous retracer, m'enfin, j'vais me tenter de vous en dresser un fidèle tableau. Je me trouve présentement chez Vital et Lucie, dans le magnifique village des Éboulements, dans le Charlevoix.

Pour faire un rapide historique, je sors samedi de l'aéroport a Montréal,  je tente de faire du pouce pendant 1h30 en vain. Je me décide a prendre le bus pour rejoindre Québec. 3h plus tatd et 56$ en moins, me vla rendu dans le vieux Québec, de nuit.
Ma première nuit, sur les falaise de la plaine d'Abraham
Une petite promenade dans une ville comme inhabitée, et je plante le tarp sur la plaine d'Abraham. L'avantage avec la bâche qui me sert de tente, c'est que cela étend énormément mes possibilités d'installation, la preuve je me suis installé dans les pentes abruptes de ce site ultra touristique !
Le lendemain matin, je marche tôt dans le vieux Québec que j'avais visité la nuit précédente, joli, m'enfin ça reste une ville, et moi et la ville... :)




Bref, me vla parti dans le long des quais afin de rejoindre l'autoroute en direction du Saguenay. Et là, la magie du pouce s'opère, mon premier lift m'emmène au pied des chutes Montmorency (magnifique !), dès lors. Je n'étais plus sur ma route prévue mais plutôt en direction du Charlevoix ! Quel sublime région ! Quitter l'urbanisation pour cette nature à perte de vue et ses villages colorés en moins d'une heure est surprenant mais tellement jouissif !

 
Ainsi, me voilà à 10 h rendu à Baie St Paul au bord du St Laurent. À partir de là, je décide de suivre le rail le long du fleuve pour rejoindre le patelin où je compte dormir pour la nuit : St Joseph de la rive.
Il fait alors super beau et chaud, remplir sa gourde au torrent, faire son petit feu pour chauffer la boufaille, jouer de la guimbarde tout en marchand pieds nus sur le sable chaud des plages du fleuve...oui, là j'étais vraiment heureux, avec la sensation d'être là où je devais être : bonheur !

Objectif : ne pas faire attendre le tondeur !
Après 18 km environ, terminer par un raccourci dans des marais qui me rallongent plus qu'autre chose, j'arrive à St Joseph de la rive. Là, je n'y trouve pas de gens ou d'endroit qui me plaise pour dormir. C'est décidé, direction les Éboulements, village juste au-dessus et un peu plus gros !
Un petit lift plus tard, je suis face au bar/ bowling de la ville. Oh, pas que  l'image d'une bière bien fraîche m'était désagréable (et cela ne l’était pas, m'offrant une tranche de rigolade avec le barman quand je lui expliqua ce qu'était un monaco !), mais j'étais plutôt là pour trouver une place où dormir pour la nuit... et au final, j'y suis encore ! :)
Grâce M. l' Abbé, qui l'est de cœur mais pas de profession, un coup de téléphone  plus tard, j'avais rendez-vous chez Vital et Lucie, producteurs de viande d'agneau (première AOC du Canada ! ). Le hasard n'existant pas, le lendemain une tondeuse venait alléger de leurs laines les 200 brebis de l'exploitation, et une paire de bras arrangeait bien Guillaume, l'ouvrier agricole employé là, un français expatrié avec sa famille, depuis 4 ans.
Moi et Patricia, confortable la laine !

Au début, je leur annonçai rester que la matinée avant de reprendre la route, mais finalement le job étant plaisant, Patricia ( la tondeuse), Lucie, Vital et Guillaume vraiment cools, je pense rester jusqu'à la fin de la tonte. Sachant que 86 sont passés aujourd'hui, je risque de rester là encore 2 jours.
Quelle chance ! Car entre deux moutons, j'en apprends toujours un peu plus sur ce pays, ce travail, la région, les gens qui l'occupent et lui donnent vie, je suis comblé, aux anges !
Cela fait disparaître immédiatement toute forme possible de culpabilité qui découle automatiquement lorsque l'on se retrouve à faire l'aumône.

Pour les photos, elles arrivent, patience !

J'ai mis à jour la carte, pour ceux qu'un peu de cartographie intéresse.

Bref, en vérité je vous le dis, je m'éclate ! :D

Allez, sur ce, il est plus de minuit ici, et il nous reste encore plus de 100 brebis et béliers ! Tcho !

vendredi 19 avril 2013

Paris en liiiive !

Aaaaagh, je me grouille, il ne me reste plus que 12 mn 27 s me dit la minuterie.

Hotel IBIS basique, métro, bus, Musée du Quai Branly, les catacombes, la sainte chapelle, Notre Dame et bien évidemment, Paris, ses Parisiens et tout le reste !

Bordel que cela va trop vite ! Même internet est minuté !

Ce sera donc sous la pression que je signerai ce dernier message depuis la France.

A partir de demain 11h, je serai officiellement en "voyage" !

Plus de portable pour me contacter. Donc, le mieux restera le mail : beauvisage.aurelien@gmail.com ou directement depuis ce blog via les commentaires.

Une spéciale dédicace à tous les enfants de Roisey et une très spéciale dédicace à tous ceux qui ont déchiré pendant le spectacle ! Bravo mes p'tits, je n'aurais pas pu rêver mieux comme dernière soirée. Et encore merci pour, d'abord votre petit cadeau, mais surtout pour votre joie de vivre, votre simplicité quotidienne et votre insouscience qui, chaque jour, me donnait le sourire.
Grâce à vous, j'ai compris quelque chose les mômes : je veux être comme vous !

Et oui, Laurine, je sais que je suis déja un gosse ! :)

Un grand et gros bisou, en particulier à tous ceux que je n'ai pas pu croiser avant le départ, et à très vite les copains !

lundi 15 avril 2013

Pensées d'un soir





Ben voilà quoi, les gars, ce coup-ci, j'y suis mes titis !

Une sensation permanente que je pourrais assimiler à de la peur, du stress ou de l’excitation s'amuse à labourer mes tripes depuis plusieurs jours.
D'amis en amis, de derniers au-revoir en adieu, l'idée a finalement réussi à se faire un chemin vers mon cerveau : à la fin de la semaine je vais tous les quitter et ne plus les revoir, les sentir, les toucher, leur parler ou être soutenu.
Je vais quitter cet univers familier et mes repères réconfortants.

Mais bordel, pourquoi je fais ça !?!

Pourquoi je me lance là-dedans, la voilà la question fondamentale finalement. A laquelle il me faudrait une réponse claire si je ne veux pas me voir abandonner à la première difficulté physique ou morale.
Oh, bien sûr, je le dit et le répète que c'est « pour me découvrir moi », « apprendre qui je suis », « atteindre la liberté en accumulant toujours plus de connaissance », « découvrir le monde »... patati, patata...

Quel farceur cet esprit conscient qui s'exprime sous le couvert de ce discours logique ! Ce n'est pas ça le vrai problème, au fond !

Mon grand dilemme, qu'il va me falloir gérer durant les prochaines semaines pourrait se résumer ainsi : je veux atteindre la liberté absolue, mais je sais pertinemment que ceci m'est impossible.

Car la liberté n'existe pas. Alors, que faire ?

Encore faut-il savoir de quoi l'on parle. Qu'est-ce que la liberté ? Qu'est-ce que la liberté sinon un autre jugement de valeur, une autre décision arbitraire de faire d'une sensation une vérité absolue ?

Vous est-il possible de me prouver qu'au moins un de nos choix durant notre courte existence ait été fait en totale liberté ? C'est-à-dire en pleine connaissance de tous les facteurs qui rentraient en jeu dans la prise de décision ? Non, c'est impossible, car, à partir de notre conception jusqu'au moment de notre mort nous obéirons à nos expériences, bonnes et mauvaises, que notre mémoire a enregistré pour nous, dans l'optique de nous faire vivre toujours plus longtemps, et qu'elle ressort, parfois inconsciemment, quand le moment le demande.

Ainsi, seulement deux personnes peuvent être libres.
D'abord, les ignorantes, qui, de part leur méconnaissance des lois qui les régissent, se croient libres.
Durant des expériences, par exemple sur la manipulation des individus, on a pu montrer qu'avec un simple argument d'autorité, on amenait des gens à en tuer d'autres. Leurs expériences passées leurs ayant prouvé le bénéfice d'écouter ceux détenant l'autorité (la détenant grâce à leur connaissance ou encore leur position hiérarchique), ces personnes ont simplement reproduit le même schéma qui était sensé leur amener toujours plus de satisfaction. Elles n'étaient pas libres, car jamais, elles n'ont choisi de vivre les expériences qui les ont amenées à prendre ces décisions.
Les secondes personnes pouvant être libres n'existent tout simplement pas, je veux parler des omniscients. Ceux qui savent TOUT. Certains pourraient les appeler Dieu. Eux, de part leurs entières connaissances des lois qui régissent le TOUT, peuvent jouer  avec elles, (je n'ai pas écrit « se jouer »).
L'homme antique ne connaissait pas la loi de la gravité. Il apprit très vite, empiriquement, qu'un objet jeté d'une falaise tombait au sol. Il ne faisait qu'utiliser la loi. C'est seulement lorsqu'il apprit comment elle fonctionnait, qu'il réussit à la démontrer et la reproduire, qu'il put enfin jouer avec elle pour atteindre la lune et les étoiles.
Ainsi, on comprend par logique que l'accès aux connaissances mène à la liberté absolue. Oui mais voilà, connaître tout sur tout n'est pas à l’ordre du jour pour ma génération, et encore moins pour moi. Je ne sais même pas si cela sera rien que possible pour l'esprit humain. Mais si cela l'est, il faudra encore bien des siècles pour que, peut être ce jour arrive. Pour l'heure, nous sommes rendu à ajouter une pierre à l'édifice des connaissances qui s'accumulent depuis des millénaires à la grande structure construite par la vie.

Vous me direz, oui, et alors ?

Et bien pour moi, c'est tout un drame. Car, ayant la sensation d'avoir résolu l'énigme qui jusqu'alors régissait ma vie, d'avoir compris que ma quête de vérité m'amenait à comprendre que je ne saurais toujours rien, j'ai l’impression d'être désormais sans but. Sans objectif, sans fil rouge pour me guider dans mes décisions.
Alors je me retrouve sur les chemins du voyage, placé là grâce à mes expériences passées. Sachant que je n'aurais jamais pu faire autrement. N'y voyant là qu'une totale fatalité (cet un état de fait, cela n'est ni bien, ni mal, juste ainsi). Faisant, du même coup, sauter les dernières sensations de courage, bravoure ou même fierté que je pourrais ressentir à travers le regard des autres.
Comment être fier ou soit disant courageux lorsque l'on sait que jamais je n'ai choisi mon chemin ?

Notre entière société reposant sur cette idée établie que l'homme est libre, donc responsable, de ses actes et pensées, et, qu'ainsi, il doit être élevé hiérarchiquement lorsqu'il agit comme la société le lui demande, je pourrais  comprendre que d'exposer ce point de vue à mon propos pourrait en rendre plusieurs tristes pour moi. Au moment où j'aurais pu bénéficier d'un certain crédit, je crache dans la soupe et clame haut et fort que je n'ai jamais eu le choix de faire autrement.

Et pourtant, c'est ce que je fais, me retrouvant ainsi devant un sérieux paradoxe que je suis incapable de résoudre actuellement.

Sachant que je vis seulement dans une sensation de liberté, une liberté illusoire ou partielle, et que cette dernière le restera ainsi pour toujours, à quoi cela sert-il de courir après ?

On pourrait me répondre qu'un peu plus de liberté, c'est toujours mieux que rien. C'est pas faux. Mais, finalement, à quoi bon ?
Maintenant, il ne me reste plus qu'à trouver un quelque chose de suffisamment « motivant » pour continuer.

« Mais bordel, pourquoi je fais ça !?! »

...

Alors j'écoute mes tripes et elles me disent « ferme-la, tu verras,  marche et tu trouveras ! »

Elles ne se trompent jamais... je me souviens maintenant pourquoi j'en suis là.

"Prépare-toi, petit garçon
Elle s´ra longue l´expédition
Et même si on n´en revient jamais vivant
Il faut marcher droit devant !"

Les Cowboys Fringuants