lundi 15 avril 2013

Pensées d'un soir





Ben voilà quoi, les gars, ce coup-ci, j'y suis mes titis !

Une sensation permanente que je pourrais assimiler à de la peur, du stress ou de l’excitation s'amuse à labourer mes tripes depuis plusieurs jours.
D'amis en amis, de derniers au-revoir en adieu, l'idée a finalement réussi à se faire un chemin vers mon cerveau : à la fin de la semaine je vais tous les quitter et ne plus les revoir, les sentir, les toucher, leur parler ou être soutenu.
Je vais quitter cet univers familier et mes repères réconfortants.

Mais bordel, pourquoi je fais ça !?!

Pourquoi je me lance là-dedans, la voilà la question fondamentale finalement. A laquelle il me faudrait une réponse claire si je ne veux pas me voir abandonner à la première difficulté physique ou morale.
Oh, bien sûr, je le dit et le répète que c'est « pour me découvrir moi », « apprendre qui je suis », « atteindre la liberté en accumulant toujours plus de connaissance », « découvrir le monde »... patati, patata...

Quel farceur cet esprit conscient qui s'exprime sous le couvert de ce discours logique ! Ce n'est pas ça le vrai problème, au fond !

Mon grand dilemme, qu'il va me falloir gérer durant les prochaines semaines pourrait se résumer ainsi : je veux atteindre la liberté absolue, mais je sais pertinemment que ceci m'est impossible.

Car la liberté n'existe pas. Alors, que faire ?

Encore faut-il savoir de quoi l'on parle. Qu'est-ce que la liberté ? Qu'est-ce que la liberté sinon un autre jugement de valeur, une autre décision arbitraire de faire d'une sensation une vérité absolue ?

Vous est-il possible de me prouver qu'au moins un de nos choix durant notre courte existence ait été fait en totale liberté ? C'est-à-dire en pleine connaissance de tous les facteurs qui rentraient en jeu dans la prise de décision ? Non, c'est impossible, car, à partir de notre conception jusqu'au moment de notre mort nous obéirons à nos expériences, bonnes et mauvaises, que notre mémoire a enregistré pour nous, dans l'optique de nous faire vivre toujours plus longtemps, et qu'elle ressort, parfois inconsciemment, quand le moment le demande.

Ainsi, seulement deux personnes peuvent être libres.
D'abord, les ignorantes, qui, de part leur méconnaissance des lois qui les régissent, se croient libres.
Durant des expériences, par exemple sur la manipulation des individus, on a pu montrer qu'avec un simple argument d'autorité, on amenait des gens à en tuer d'autres. Leurs expériences passées leurs ayant prouvé le bénéfice d'écouter ceux détenant l'autorité (la détenant grâce à leur connaissance ou encore leur position hiérarchique), ces personnes ont simplement reproduit le même schéma qui était sensé leur amener toujours plus de satisfaction. Elles n'étaient pas libres, car jamais, elles n'ont choisi de vivre les expériences qui les ont amenées à prendre ces décisions.
Les secondes personnes pouvant être libres n'existent tout simplement pas, je veux parler des omniscients. Ceux qui savent TOUT. Certains pourraient les appeler Dieu. Eux, de part leurs entières connaissances des lois qui régissent le TOUT, peuvent jouer  avec elles, (je n'ai pas écrit « se jouer »).
L'homme antique ne connaissait pas la loi de la gravité. Il apprit très vite, empiriquement, qu'un objet jeté d'une falaise tombait au sol. Il ne faisait qu'utiliser la loi. C'est seulement lorsqu'il apprit comment elle fonctionnait, qu'il réussit à la démontrer et la reproduire, qu'il put enfin jouer avec elle pour atteindre la lune et les étoiles.
Ainsi, on comprend par logique que l'accès aux connaissances mène à la liberté absolue. Oui mais voilà, connaître tout sur tout n'est pas à l’ordre du jour pour ma génération, et encore moins pour moi. Je ne sais même pas si cela sera rien que possible pour l'esprit humain. Mais si cela l'est, il faudra encore bien des siècles pour que, peut être ce jour arrive. Pour l'heure, nous sommes rendu à ajouter une pierre à l'édifice des connaissances qui s'accumulent depuis des millénaires à la grande structure construite par la vie.

Vous me direz, oui, et alors ?

Et bien pour moi, c'est tout un drame. Car, ayant la sensation d'avoir résolu l'énigme qui jusqu'alors régissait ma vie, d'avoir compris que ma quête de vérité m'amenait à comprendre que je ne saurais toujours rien, j'ai l’impression d'être désormais sans but. Sans objectif, sans fil rouge pour me guider dans mes décisions.
Alors je me retrouve sur les chemins du voyage, placé là grâce à mes expériences passées. Sachant que je n'aurais jamais pu faire autrement. N'y voyant là qu'une totale fatalité (cet un état de fait, cela n'est ni bien, ni mal, juste ainsi). Faisant, du même coup, sauter les dernières sensations de courage, bravoure ou même fierté que je pourrais ressentir à travers le regard des autres.
Comment être fier ou soit disant courageux lorsque l'on sait que jamais je n'ai choisi mon chemin ?

Notre entière société reposant sur cette idée établie que l'homme est libre, donc responsable, de ses actes et pensées, et, qu'ainsi, il doit être élevé hiérarchiquement lorsqu'il agit comme la société le lui demande, je pourrais  comprendre que d'exposer ce point de vue à mon propos pourrait en rendre plusieurs tristes pour moi. Au moment où j'aurais pu bénéficier d'un certain crédit, je crache dans la soupe et clame haut et fort que je n'ai jamais eu le choix de faire autrement.

Et pourtant, c'est ce que je fais, me retrouvant ainsi devant un sérieux paradoxe que je suis incapable de résoudre actuellement.

Sachant que je vis seulement dans une sensation de liberté, une liberté illusoire ou partielle, et que cette dernière le restera ainsi pour toujours, à quoi cela sert-il de courir après ?

On pourrait me répondre qu'un peu plus de liberté, c'est toujours mieux que rien. C'est pas faux. Mais, finalement, à quoi bon ?
Maintenant, il ne me reste plus qu'à trouver un quelque chose de suffisamment « motivant » pour continuer.

« Mais bordel, pourquoi je fais ça !?! »

...

Alors j'écoute mes tripes et elles me disent « ferme-la, tu verras,  marche et tu trouveras ! »

Elles ne se trompent jamais... je me souviens maintenant pourquoi j'en suis là.

"Prépare-toi, petit garçon
Elle s´ra longue l´expédition
Et même si on n´en revient jamais vivant
Il faut marcher droit devant !"

Les Cowboys Fringuants


2 commentaires:

  1. Salur msieur aurelien, on se connais pas mais ton petit monologue m'a fait sourire(pas en mal et peut etre pas en bien non plus) je t'explique pourquoi dans un texte qui depasse les 4096 carracteres lol.
    Bref jte donne mon addresse perso si tu veux bien menvoyer un mail si ta envie de lire un gros morceau de commentaire.
    mfournaise(arobase qui marche pas)gmail.com
    On espere que ton voyage va t'apporter cque tu cherches et qui sait ptretre a bientot sur la route.

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    1. Àvec plaisir !
      Contact moi directement sur mon mail : beauvisage.aurelien@gmail.com

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