dimanche 28 avril 2013

L'eau ça mouille !


Salut à tous !

Premièrement, j'espère que vous allez tous bien, de mon côté, ça pète la forme !
Le soleil ne m'a jamais quitté depuis ma seconde journée au Québec, il fait maintenant, chaque jour, entre 10 et 20°C, bref c'est la fête !

Mes aventures maintenant :)

Nous nous étions quittés en pleine tonte. Je tenais tout de même à redire un mot sur tout ceci, et surtout sur ceux qui m'ont accompagné durant ces 4 jours passionnants.
Tout d'abord, j'ai nommé Vital et Lucie Cadieux, les deux producteurs qui m'ont ouvert les portes de leur belle et chaleureuse maison.
Comme vous pouvez le voir en cliquant sur le nom de Lucie, j'étais tombé par hasard chez eux, mais pas chez n'importe qui ! Une femme engagée et passionnante à écouter, la gentillesse naturelle qui émanait d'elle restera longtemps en moi comme un exemple à suivre. Merci à toi Lucie, vraiment !
Et puis vient Vital, qui me poussa jusqu'à la prochaine ville pour tenter de résoudre mon problème d'appareil photo... ah oui, j'ai oublié, mon appareil photo est mort ! Donc cela ne sera pas pour toute suite les jolis clichés... Merci à toi Vital !
Le suivant ; Guillaume, Français, ouvrier agricole depuis 4 ans. Avec lui, j'ai découvert la région du Charlevoix, les us et coutumes du Québec, son métier, la chasse, la pêche, et j'en passe encore ! Tout simplement parfait comme mise en bouche avant le grand départ ! Merci à toi compatriote ! :)
Et puis vient enfin Patricia, Patricia la tondeuse. Dieu que je suis heureux de t'avoir rencontrée m'dame ! Tu m'as, très certainement sans t'en rendre compte, apporté énormément, des petites phrases qui font sens, qui s'accrochent et deviennent des leçons de vie. De sacrés beaux cadeaux. :)

Vous quatre, merci, vraiment merci du fond du cœur. Je ne pensais jamais être capable de faire ce qui s'est déroulé sous mes yeux tout naturellement grâce à vous. Je ne pouvais pas rêver mieux !

Néanmoins, ce genre de rencontre est souvent aussi intense que brève, et avec la tonte terminée, il était temps pour moi de reprendre la route, après avoir été encore une fois gâté par Lucie de victuailles pour le chemin.

L'idée était de monter en direction du Lac Saint Jean, histoire de le voir, et redescendre dans la foulée en direction de Tadoussac.
Le pouce jusqu'à Saint Gédéo s'est passé sans problème : je rencontre un pilote d'hélicoptère qui s'en allait à Sept Iles, je suis d'ores et déjà invité chez lui lorsque j'y passerai....peut-être du kayak de mer de prévu ! :D
Est apparue ensuite une famille de Dijonnais en vacances, salut à vous ! Et merci pour le lift, je risquais de marcher encore longtemps sur cette autoroute... Oui, il faut que je vous en parle de ça d'ailleurs : le pouce au Québec.
Bon, je n'ai pas eu une grande expérience de l'auto-stop, juste un aller Lyon -> Strasbourg, soit 600 km. J'avais plutôt galéré...mais là au Québec c'est carrément autre chose !
Une fois sorti des grands centres urbains, faire du pouce est quasi plus rapide que de prendre un bus. Vraiment, je n'ai parfois même pas le temps de lever le pouce que déjà quelqu'un s'arrête. En sortant de Québec, j'ai même été pris par une famille qui roulait à 100 m de moi et dans mon dos. Et puis les rencontres, raaah oui, les rencontres ! Les gens qui s'arrêtent pour me pogner sont déjà particuliers, il y a comme une plus forte probabilité de faire ainsi des rencontres surprenantes. Comme, une fois rendu à Jonquière, Steev, Steevy pour les intimes, Speedy pour moi. Speedy parce qu'il parlait juste à 100 à l'heure ! Boire 5 canettes de boisson énergisante ne devant pas y aider, je dois vous dire que j'étais heureux de m'être habitué au parler québécois ! Toujours est-il qu'en plus de faire un détour de 20 minutes pour me poser sur les bords du Lac Saint Jean, il m'arrêta dans la "meilleure fromagerie du coin"... avec les "plus belles fromagères du coin". Bon, entre nous, autant je ne dirai rien sur le fromage, mais pour les fromagères... :D mouarf !
Une fois au bord du lac, Speedy me fait la proposition de l'attendre ici même à 9 h pour faire du skite-surf sur le lac gelé avec lui ! Il me prêtera tout le matos ; : pour info, une séance normalement tourne autour de 150 dollars... j'adore le pouce ! :D

Il est 18 h lorsqu'il me dépose. Il me reste donc du temps pour m'installer et contempler le coucher de soleil. Là, le soleil se jette exactement dans le lac : magnifique !
J'ai l'habitude de dire qu'il faut prendre le temps d'assister à un coucher de soleil en entier une fois par an. J'avais l'habitude de dire ça, de le pratiquer même, sans vraiment en comprendre vraiment les aboutissants. Mais aujourd'hui, dans ce cadre exceptionnel, loin de vous, loin de tous mes repères, j'ai enfin compris à quoi cela aboutissait. Prendre le temps d'observer l'astre fondateur, source de toute vie, rester assis là des heures sans bouger vous amène à un dialogue intérieur tout en douceur.
Et j'en avais bien besoin de ce dialogue ! En effet, depuis mon arrivée un sentiment complexe me labourait les tripes... quelque chose comme de la mélancolie, de la tristesse, de la peur. Bien sûr, cela ne me prenait que lorsque j'était tout seul, souvent les soirs, lorsque je n'avais que cela à penser... comme ce soir-là.

Or ce soir-là, j'étais suffisamment mûr pour comprendre quelque chose que je niais depuis toujours : je me sens atrocement seul. Quand j'essayais de comprendre d'où venait ce sentiment, j'avais clairement éliminé l'idée que le voyage en lui-même me pesait. Non, lorsque j'étais sur la route, je me sentais formidablement moi. Cela ne pouvait être que cette fausse image que je m'étais construis. Moi qui me targuais d'être un solitaire, de n'avoir besoin de personne pour être heureux, je constate à quel point je me suis trompé ! Vous avez sûrement tous entendu cette phrase devenue célèbre : "le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé". Aujourd'hui et aujourd'hui seulement j'en comprends le sens profond et le ressens dans mes tripes.
Comprendre ça sur moi, c'est comme un énorme poids sur les épaules en moins. Comme si retenant mon souffle depuis bien trop longtemps, j'étais enfin prêt à reprendre ma respiration à pleins poumons, embrassant le bonheur d'être seul, parfois, et à plusieurs sur les routes.

Cette parenthèse d'introspection terminée (mais importante pour les décisions qui vont venir), j'avais décidé qu'après le skite-surf avec Speedy, je prendrais enfin la destination de la côte nord.
9 h le lendemain... 9 h 30, toujours personne... Pas grave, je m'en vais marcher sur le lac... Dommage !
Encore gelé sur plusieurs dizaines de cm, c'était sans danger, mais pas forcément sans peur bleue. Car à l'approche des berges des îles visées, et de la berge finale, la glace avait bien fondue, et c'est plusieurs fois que je l'entendis craquer sous mes pas. Fun ! :D

Une fois revenu à terre l'objectif est clair : TADOUSSAC !
Je me fais déposer en deux lifts à Jonquière où là, le genre de miraclee que seul le voyageur peut être témoin s'est encore produit. Je vous pose le décor : je suis en rive du Saguenay, à côté de l'hôpital de la ville, en plein centre ville. Un petit jardin entouré de haies me bouche la vue sur le fjord, et j'ai décidé de me poser un temps et manger un bout. Je passe de l'autre côté de la haie pour trouver une table de pique-niqu qui n'attendait que moi... et Laval. Laval a eu la même idée que moi, et vient se poser à mes côtés, engage discussion. 10 minutes plus tard, j'avais RDV avec lui à Saint Fulgence (l'autre rive du fjord) à 21 h 30, il allait me loger pour la nuit. Si cela continue à me tomber dessus comme ça,  cela va finir par devenir une habitude ! Bordel, c'est quand qu'il m'arrive des problèmes !? (Mouhahaha...ça arrive mon lapin !).
Maison magnifique, toute en bois à l'intérieur, au bord d'un petit lac au cœur de la forêt. Oui, vous voyez parfaitement de quoi je parle : le rêve canadien en plein !

Tôt le lendemain, je reprends la route après lui avoir offert le petit cadeau habituel que je donne à tous ceux qui m'héberge : une cuillère-spatule en bois. Je lui avais fait ça en l'attendant, admirant la beauté parfaite d'un coucher de soleil au bord du Saguenay.
Tiens, parlons-en de ces petits cadeaux : en fait, cela peut paraître anodin, mais pour moi ils sont juste primordiaux. Voyager sur le pouce, se faire héberger chez les gens, même contre des petits services me pose toujours un problème. Il est en fait très difficile d'accueillir simplement tant de gentillesse et de bienveillance. Or, troquer ceci contre quelque chose de concret, un objet fait de mes mains est presque plus important que le simple fait de dire ce "merci" si vide de sens aujourd'hui (dieu que j'aimerais trouver un autre terme pour l'exprimer !). Sans ces petits gestes, je me sentirais tout simplement pas à l'aise. Merci à Mouts, Guillaume, et Nans, pour cette idée qui prend aujourd'hui tout son sens !

Quittant la douce maison de Laval, je me dirige vers le magnifique village de Sainte-Rose-du-Nord. Pour faire simple, il s'agit du plus beau village québécois que j'ai encore jamais visité. Ils l'appellent la "perle du fjord" et à raison ! Emmanché entre de petites collines, les quelques maisons du patelin s'étalent jusqu'aux berges de la baie qui donnent sur une vue magnifique du Saguenay. J'y passerai la matinée à contempler cette nature parfaite, le pif au vent, les yeux éblouis par un soleil éclatant.

En reprenant la route, je croise deux quidams sous leur garage, en bordure de route : "hé, l'ami tu veux une bière !?" .... "rooo, mais alors c'est vraiment pour pas vous fâcher hein !" :D J'adore le pouce !
Peu de temps après les avoir quittés, je suis pogné jusqu'à Tadoussac (encore quelqu'un qui se fait un détour de 20 minutes rien que pour moi !)

Bon ok, Sainte-Rose-du-Nord était magnifique, mais Tadoussac l'est tout autant, simplement dans un autre genre. Bon, à cette période, les 300 000 touristes de l'été qui viendront s'entasser dans ce petit patelin de 800 âmes ne sont pas encore arrivés. La plage est donc libre et vierge, tellement belle que j'y décide d'y camper. Installant, le camp sur la mince langue de sable, je passe une après-midi ensoleillée, serein et heureux. Plusieures choses me donnent le sourire : camper sur une plage, le feu crépitant, taillant mes futurs cadeaux, mon rêve et ses images devenaient de plus en plus réelles. Et puis, j'avais décidé également que je me rendrais à l'auberge de jeunesse le lendemain pour voir du monde et, pourquoi pas, rester une journée de plus.
Avant le coucher de soleil, David et Alex, deux jeunes logeant à l'auberge s'arrêtent pour discuter un bout. Cette ambiance de rencontre d'une journée ou deux me remémore les hostels argentins. Il me font la promesse de revenir dans la soirée, des bières sous le coude pour passer une soirée fun... Finalement, ce n'est pas eux qui me rendirent visite, mais tout simplement Sylvain, un Français rencontré dans le Pilat, lors d'un stage organisé par les ateliers du grand voyageur (préparation au voyage). Je savais qu'il était dans le coin, mais pas qu'il était là. Arrivé depuis 4 jours, c'est donc par pur hasard que la rencontre s'opère : j'adore ce voyage !
Venu en compagnie de Léonie, on passe la soirée à jaser autour du feu. Juste ce dont j'avais besoin !
Puis le bois étant épuisé, et l'heure de se coucher bien avancée, nous nous séparons. Je rejoins mon lit de sable pour un longue nuit de sommeil... argh, pas si longue que ça en fait !
A 3 h 30, le clapotis de l'eau me réveille ! Shiiit ! L'eau a déjà atteint les 20 premiers cm de mon tarp, mouillant le sac...et...double shiiiiiiit !!! Il me manque une chaussure !
Néanmoins, pas le temps de pleurer, il faut vite déménager tout le bordel et se planquer un peu plus en hauteur. Je vous passe les conditions avec lesquelles je réussis tout de même à me rendormir, les frissons de l'adrénaline passés.

LOL, ça c'était l'fun ! Au final, seule ma chaussure manque à l'appel. J'eus beau crier à la mort, elle ne revint jamais. Bon voyage chaussure, qui sait, peut-être nous nous retrouverons sur les côtes de l'Amérique du Sud ! :D

Malgrè cette petite mésaventure, prise avec le sourire (un nouveau truc d'appris qui ne sera plus à apprendre !), en chaussettes dans mes sandales, je suis à 8 h, attablé à l'auberge de jeunesse avec un petit déjeuner à volonté devant moi !
Grâce à Sylvain et Léonie, j'appris qu'ils troquaient leurs services (nettoyage, faire les lits...) contre hébergement et bouffe gratuits ! Je suis donc maintenant bénévole dans l'auberge.
Je compte y rester au minimum 4 jours, le programme reste grandement inconnu, mais je ne pourrai que rayonner dans les environs au vu du travail à faire.

Pour aujourd'hui, on m'a lifté dans une ville juste a côté pour racheter des chaussures, tout est donc réglé pour mes petits pieds, ils sont au chaud !

Et bien voilà, il semble que vous êtes au courant autant que moi sur les hauts et bas de mon voyage. Merci à Sylvain qui me prête son ordinateur, économisant bien des sous pour une connexion internet !

A très bientôt, il y a des chances que je vous donne des nouvelles rapidement depuis l'auberge !
Les enfants de Roisey, si vous avez des questions, cela pourrait être le parfait moment pour les poser et avoir une réponse rapide.

PS : la carte interactive a été mise à jour pour ceux que cela intéresse ;)

A plus tout le monde !

6 commentaires:

  1. Merci Aurélien ! Je dis rien mais je dévore. Je vois ta gueule se faire héler pour une bière ou pester pour une chaussure perdue connement. C'est cool. Ah et oui, j'imagine la gueule des douaniers en te voyant passer la frontière avec un stock de 50 cuillères en bois. :D

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  2. Salut Aurélien, je suis super heureux de savoir que tu vis l'expérience Québecoise à plein! Et ça ne fait que commencer!

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  3. @ Karto : Kool :D
    Enfaite, pour ces péripéties, j'ai l'impression que pour l'heure, quoi qu'il m'arrive je garderai le sourire. Rien ne pourrai entamer l'enthousiasme que me procure ce voyage. Une sacrée belle et intense sensation :)
    Je suis en train de m'essayer a la création de petites médailles, pendentifs en bois. Plus rapide, plus léger, plus pratique a trimballer :p

    @ Simon : Yoooo simon ! Effectivement, je suis en train "de tomber en amour" de ton pays comme vous dites ! Merci pour ton aide :)

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  4. Bonjour Aurélien,
    Est-ce que tu as vu des baleines ?J'espère que tu vas bien. Bisous. A bientôt. Pierre-Jules

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  5. Bonjour Aurélien,
    Est-ce que tu es content de ton voyage ? Est-ce que tu vas bien ? Grosses bises. Justine.

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  6. Hééé, salut vous deux !

    Oui mon ptit PJ, j'ai vu des baleines ! Pas des grosses baleines bleus ou à bosse, mais des petit marsouins (ils font tout de même plusieurs fois ta taille !)
    Je vais extrêmement bien, pour te répondre Justine, le voyage me plait tellement que pour rien au monde je ne changerai de vie pour l'instant.
    J'imagine que vous allez bien par chez vous, hé, juste comme ça entre nous, allez y embêtez Galou pour moi ! :p

    A bientôt !

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