jeudi 6 juin 2013

Carpe diem : parce que le poisson c'est bon !

Oui oui, je sais, cela fait un moment que je ne me suis pas penché sur vous (en toute amicalité hein !). Mais que voulez-vous, la vie au Sea Shack, étant tellement relax, que je n'avais ni le temps, ni une grande motivation à vous conter mes aventures de bénévole, somme toute très banales et, il me semblait, sans grand intérêt.

En route avec Alexis et Simon pour récupérer le futur
 piano  Willis (107 ans !) du Sea Shack !
Néanmoins, je me rends compte maintenant, qu'il est tout aussi important et enrichissant de découvrir mes derniers jours, et ce, même si ils seront forcément moins impressionnants que les précédents (quoi que, l'on pourrait considérer, très souvent, que les plus grands aventuriers accomplissent leurs exploits dans la banalité routinière et invisible du quotidien...) pour comprendre ce qu'il se passe dans ma tête et comment j'aborde les événements rencontrés.

J'ai pris conscience, alors que je me prélassais dans le jacuzzi du Sea Shack, au coucher de soleil, regardant les baleines (ok ok, j'arrête :P), que depuis le début de mon voyage, je partais en quête d’îlots en îlots sécurisants : d'abord dans le Charlevoix, à la ferme, puis à Tadoussac, chez Yves à Port Cartier, Pointe Parent, chez les Innus, pour terminer au Sea Shack et maintenant à Montréal chez mon amie.
On l'a ! Pas si pire comme dernière ride : la côte gaspésienne !
Ce n'est pas un jugement, bon ou mauvais, juste une constatation, que je peux extrapoler au reste de ma vie et à toute les échelles de temps et d'espace. Néanmoins, tout comme j'ai besoin de ces moments de sécurité, j'ai, à l'heure actuelle, tout autant besoin de phases de transition où ma bougeotte est rassasiée. Comme si mon plaisir ne se trouvait pas que dans un mouvement continu, mais saccadé... Ouais... en gros c'est ça !

Le plaisir - je n'ai pas nommé ce billet "Carpe diem" pour rien (désolé à mes amis pêcheurs, désormais déçus, non je ne parlerai pas de poisson) - l'objectif de tout être vivant ! Qui s'explique grâce une définition unique, mais qui s'atteint par autant de moyens différents qu'il existe d'organismes vivants ayant eu leur unique expérience. Car le plaisir, sensation psychologique, est, comme pratiquement tout ce qui nous compose, acquis : un homme des cavernes ne trouvera pas son plaisir dans l'achat d'une Clio V2 Sport Break Coupé Tuné DelaMortKiTu tout simplement parce qu'il n'a jamais appris qu'avoir une Clio V2 Sport Break Coupé Tuné DelaMortKiTu (ok j'ai fais un copier - coller...) pouvait être bénéfique à sa survie.

Le parc du Mont Royal ou une forêt au cœur de la ville
Du sport en perspective !
Or, personnellement, ce n'est que très récemment qu'il m'a été donné la possibilité d'écouter mes plaisirs les plus profonds et non pas ceux que l'on aimerait aujourd'hui me voir ingérer. Et si s'entendre est la première étape, la suivante, s'écouter, est bien plus dure à mettre en oeuvre, surtout si nos moyens d'atteindre le bonheur vont, pour la plupart, à l'encontre de la bien-pensante et bienséance normalisée.

On me posa récemment la question : et alors, qu'est ce qui a tant changé en toi depuis ton départ ? Je prévenais, avant même mon envol, que ce voyage me ferait changer du tout au tout : je n'aurais pas pensé en "conscientiser" les changements aussi vite, ni voir ces derniers si importants.

J'ai toujours trouvé sécurisant de prévoir à l'avance mes plans, savoir ce qui allait m'arriver dans les jours, heures et minutes qui viennent. Paradoxalement (ou très logiquement, finalement), je me rends compte aujourd'hui que je ne me suis jamais senti aussi bien que dans un inconnu relatif, de vivre le plus intensément possible chaque moment présent, ou encore de prévoir le moins possible mon futur, considérant que ces mêmes prédictions sont susceptibles  de changer à tous moments. Comme si, depuis le début on m'avait trompé quant à ce qu'il est bon pour moi (ou que j'ais été trop faible pour rejeter ce qu'on voulait m'imposer).

Montréal depuis le sommet du Mont Royal
Ainsi, "Carpe diem" pourrait être une des formules qui résument le mieux une partie de mon état d'esprit d'aujourd'hui - si l'on utilise sa réelle définition épicurienne - rechercher le plaisir qui m'est réel et vrai, cueillir le moment présent, unique et éphémère, le vivre intensément jusqu’à le rendre presque éternel et ne penser au futur qu'avec la ferme intention de ne le vivre que lorsque j'y serai arrivé.
Cela peut être beau sur le papier, mais cela est oh combien dur à appliquer tous les jours, et ce, en particulier lorsque l'on n'a jamais appris à le faire depuis 23 ans, agissant même complètement à l'opposé.
Pourtant, et comme à chaque fois, une rencontre vous fait avancer, vous aide à évoluer vers quoi vous tendez naturellement.

Un oasis de verdure face à l'enfer urbain du down town
Pour ma part, elle se cristallise à l'heure actuelle en profitant de l'hospitalité de la famille chez qui, Sarah, mon amie, travaille comme "fille au pair". Sarah, c'est le genre de rare rencontre que l'on a l’impression de ne faire qu'une fois dans sa vie. Où aucune étiquette ne s'accroche et où le seul mot qui permet d'effleurer une description est naturel. Naturel est donc le plaisir mutuel de cette rencontre, tout comme il nous a semblé naturel de prolonger notre rencontre jusqu'à son retour, fin juin, en France - date parfaite, comme par hasard, pour me lancer sur le sentier (me libérant de démarches administratives pour traverser le parc national de Gaspésie, en partie fermé... même si j'ai conscience que ceci est une très bonne excuse :p ).

Ainsi, à l`heure où mes plans auraient dû me faire fouler le SIA, me voilà engagé en tant que "fils au pair et homme à tout faire" (oui oui, les filles, vous avez bien entendu :p ) chez Elie et Murielle, dans le quartier d'Outremont à Montréal.

Montréal, la ville aux mille clochers
Ce quartier, comme par hasard, est sûrement le plus vert de toute la ville, et situé à 5 minutes du parc de Mont Royal : le plus gros parc de la ville, qui englobe toute la petite colline surplombant la capitale, où la forêt, très peu entretenue volontairement, vous fait oublier l'enfer urbain vous environnant. La providence n'aurait pas pu choisir un meilleur endroit pour me loger ! :D

Ainsi, en compagnie de mon professeur de "vivre le moment présent", les semaines qui vont suivre s'égraineront très certainement entre une préparation physique intense, s'occuper des 4 mômes et autres petits travaux en tous genres. Que du bonheur !

Ma vie d'aujourd'hui a de ça de formidable que, même dans les plus communes des situations, la banalité n'existe plus, remplacée par la possibilité de ne faire que ce qu'il me plaît.
Je suis conscient de la chance que j'ai de vivre cette expérience, et même si cela n'est qu'une illusion, je suis heureux et fier d'avoir l'impression d'avoir réussi à accomplir ce projet de vie qui me vient des tréfonds de mon être.

Un projet de vie, c'est bien de cela que l'on parle. Je ne conçois plus en ce moment ces quelques mois planifiés comme une transition, une parenthèse entre deux taffs casaniers. Non, voyager, vivre tel que je le fais depuis un mois et demi est la façon qui me correspond la plus entre toutes celles que j'ai pu tester jusqu'alors.

Qui suis je ? Elle me tracassa longtemps cette question. Plus maintenant !
Qui suis je ? Aurélien, voyageur de profession, curieux de religion.

3 commentaires:

  1. Joli texte
    bonne route l'ami, profite bien.

    RépondreSupprimer
  2. Ah bin pour ceux comme moi se connectaient en espérant trouver une photo de toi en train de décimer une famille d'ours gaspésiens (poilus, méchants et avec du caca collé sur les fesses) à coups de gamelle en titane, c'est raté. :D

    Alors bonne déambulation dans la fraîcheur d'une autre forme de beauté naturelle. ;) Mais si après ça je t'entends un jour encore me dire que je suis un bisounours, c'est toi qui tâteras du mug en titane !

    RépondreSupprimer
  3. Hé, vas y je suis pô un bisounours ! Nan parce que "là c'est pas pareil !" Montréal est très jolie en cette saison !

    Nan mé ô ! :p

    RépondreSupprimer