lundi 20 mai 2013

Mon point de vue : mythes et réalités sur les Innus

Bon, toujours pas de photo, il faut préserver la bande passante de l'auberge.

Alex, qui m'offrit des œufs de Mohawks, délicieux !
Je continue néanmoins. Durant mon isolement volontaire en pays innu, j'ai la visite fortuite de deux "aînés", le père de William et son ami, garde-chasse de la communauté. Pendant deux heures, l'échange sera si riche qu'il m'émeut encore. Évidemment, la discussion se concentra rapidement sur leur mode de vie qu'ils sont fiers de partager.

La vie des Innus, et plus largement des autochtones du Québec, depuis l'arrivée des Européens est simplement révoltante. D'abord vus comme des sauvages à éliminer, ils se transformèrent très vite en alliés indispensables pour faire face au climat et environnement du Nouveau Monde. Ainsi, les premières dizaines années d'occupation se firent dans une entente cordiale, où l'Occidental était "chez eux" et ne pouvait pas faire ce qu'il voulait.
Puis, quand ces derniers prirent de l'importance, que la guerre de Sept ans qui aboutit à la capitulation des Français en Nouvelle-France se termina, les "sauvages" n'avaient plus raison d'être dans le schéma colonisateur.
L'assimilation, était en marche, avec ses différents procédés tous plus horribles les uns que les autres. L'un d'entre eux, que les anciennes générations encore en vie ont connu : les pensionnats, fait partie des blessures les plus à vif. Le principe : kidnapper les enfants des communautés (déjà parquées depuis longtemps...) pendant 10 ans et leur interdire toute utilisation de leurs cultures traditionnelles tout en leur fournissant uniquement une éducation occidentale... sans parler de la violence physique, les viols... Preuve, néanmoins, que le statut d'autochtone évolue rapidement ces dernières années (depuis 20 ans environ), le sujet tabou des pensionnats est de plus en plus discuté en public.
Route des barrages en question
Les traités territoriaux sont une autre mascarade dont je ne peux pas ne pas parler. Lors de la colonisation de l'ouest, différents traités permirent aux Blancs de gagner du terrain. Mais au vu des termes de l'échange, on est en droit de se demander si les autochtones étaient vraiment à même de se rendre compte de ce qu'ils signaient, souvent d'une croix. Ainsi, toutes les nations du Québec ont cédé leurs territoires sans trop de difficulté, et ce pour une bouchée de pain.
Toutes, sauf une : la nation Innu ! Occupant toute la Côte Nord, ils possèdent l'un des plus grands territoires et sont parmi la nation la plus nombreuse. Mais jamais, ils n'ont signé de traité autorisant les Blancs à occuper le territoire, à y construire mines et barrages aux nombres et dimension toujours plus titanesques. En résumé, c'est comme si, nous Français, allions planter une mine en Suisse en leur disant avec le sourire, et sans aucune gêne : "je sais que ceci est chez toi, mais je m'en fous !".
Comment cela est-il possible encore de nos jours !? Dans leur malheur, les Innus ont la chance d'être en capacité aujourd'hui de négocier des arrangements en connaissance de cause, et il y a fort à parier que cela soit dans un futur proche, tant la société autochtone s'est réveillée efficacement ces dernières années (cf le soulèvement "idle no more").

On peut entendre toute sorte de préjugés au sujet des "indiens". En effet, ayant un statut particulier, lié directement aux lois historiques les concernant uniquement, ces derniers jouissent et subissent une loi différente d'un citoyen québécois classique. Cela nourrit ainsi tout un florilège de jugements faux, liés à une méconnaissance de la "la loi sur les indiens", encore appliquée aujourd'hui et ses aberrations.

Petite pause avant la levée des casiers
Malheureusement, l'une des choses réelle que l'on entend quasi systématiquement lorsqu'on parle d’autochtones, est le problème lié à l'alcool et la drogue avec, forcément, toutes les conséquences qui vont avec : violence, chômage, décrochage scolaire tôt et massif.
Néanmoins, il suffit de passer une journée ou deux dans une réserve (quel mot à vomir !) pour comprendre comment ces gens en arrivent à de tels comportements.
Tiraillés entre leurs cultures, leurs traditions, qui n'ont parfois plus raisons d'être, et la culture occidentale imposée jusqu'alors, avec son lot de désolante externalité, cela me parait tout à fait logique, par voix de conséquence, que l'on finisse par se perdre, que l'on préfère la fuite dans ces drogues pour son équilibre personnel.
J'en suis profondément attristé... tant de mal a été déjà fait, tant de savoir ancestral à jamais effacé, toute une sagesse éradiquée sur l'autel de la "modernité"... Parfois, j'ai honte d'être un Blanc.


Toute la gang, portant avec fierté les couleurs des premières nations !



StormX sur ComBoost


La suite bientôt !

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