dimanche 19 mai 2013

Natashquan, me voilà !

Boooon, voilà le temps de vous parler de mes aventures plus en détails !


Musée Shaputuan, à Sept Îles
Nous en étions donc rester sur mes projets de quitter Yves, qui m'hébergea gracieusement 2 jours a Port Cartier, pour rejoindre Sept Iles et ses musées, et en particulier celui consacré a la culture innu.

La providence me suivant partout, elle me donna une visite gratuite et commentée par le conservateur. Y est projeté un film qui couvre les 4 saisons des Innus, où à chaque époque, une chasse différente se joue.

Église de Rivière-au-Tonnerre
Cela me permit ainsi de mettre enfin des mots et des images sur cette culture que je voulais à tout prix découvrir plus profondément. En sortant de là, j'avais déjà un bon début de réponse.





Une vieille maison de Rivière-au-Tonnerre
Je continuai la route pour finir la journée à Rivière-au-Tonnerre, magnifique petit village, entre mer et rivière.
Depuis Sept Iles, le décor avait drastiquement changé, quittant le tunnel d'épinettes pour un début de toundra : petits arbres et arbustes, affleurements rocheux parsemés de lacs, le tout entouré d'un marécage à perte de vue...cela a comme un gout de bout du monde ! :)

Une petit catastrophe gastronomique me mit de mauvaise humeur en soirée : le contenu entier d'une bouteille de sauce au vinaigre s'est répandu dans le sac étanche, mais troué récemment, de bouffe... je vous laisse imaginer l'odeur, particulièrement difficile à éliminer !

Bref, le lendemain, j'étais encore fâché contre moi même : cela faisait deux jours que je me disais que ceci allait arriver... grrrr... cela m'aura au moins permis de prendre comme nouveau principe "tu y penses, tu le fais". Le mec complètement non rigoureux qui l'apprend à ses dépends quoi... sûrement le meilleur et le plus rapide moyen de le faire d'ailleurs !

Anyway, en checkant le papier du bateau montant jusqu'à Blanc Sablonc, je me rends compte qu'il arrivera demain à Natashquan, l'idée me redonne le moral : ce soir, je couche à Natashquan !
Le voyage en pouce qui m'attendra sera toujours à la même note que le reste : invité à manger le crabe (genre le truc qui coûte une blinde !) par le seul restaurateur de Havre Saint Pierre, invité à mon retour par un ancien pouceux avec une vie de fou (genre parti à 18 ans sur un coup de tête pour 4 ans de pouce...), pour une excursion sur son zodiak dans les îles de l'archipel de Mingan (genre le truc qui coûte une blinde bis !), et enfin par le coordinateur innu de la pêche au crabe de la communauté de Natashquan, Pointe Parent, avec qui je compléterai encore un peu plus ma découverte de ce peuple.


L'église de Natashquan, avec ses "galets", en fond.
J'arrive en fin d'après-midi, à cette étape tant rêvée, imaginée : bordel, j'y suis !

Je me sens pousser des ailes, comme si j'avais la confirmation d'être réellement capable de réaliser ce que j'avais prévu, que rien n'y personne, pas même moi ne m'en empêchera.

Le bateau ayant finalement un jour de retard, je décide, en l'attendant, de camper à proximité du port pour tenter, à 2 h du matin de monter sur un bateau de pêche aux crabes.
Providence, providence, à 2 h, comme prévu j'embarque, sans le savoir, sur le plus gros, le plus moderne navire de toute la Côte Nord, navire, qui, de plus, appartient à la communauté de Pointe Parent. C'est donc en compagnie de tout un équipage innu que je vais passer mes premières 19 h de haute mer...malade comme un chien !
Partis à 2h du matin... splendide !
"D'habitude, on ne sort pas par ce temps" ... LOL
J'ai quand même le temps d'observer le travail difficile que ces hommes accomplissent, ainsi que de discuter avec eux. Au retour, je suis invité par l'un d'eux à passer, quand je le veux, pour partir à la chasse aux outardes (oies du Canada) et autres pratiques traditionnelles de la vie à Pointe Parent !
Quand je vais me coucher, la terre tangue encore, et cela me prendra toute la nuit pour m'en remettre.


 Au matin, je décide de ne finalement pas prendre le bateau : trop cher...tant pis !
Je décide donc d'aller à la réserve... A 2 minutes près, je ratais mon ami qui partait à la chasse. Ainsi, je n'ai même pas le temps de dire bonjour à toute la gang de jeunes chasseurs que je suis déjà à califourchon sur le quad de William.
Nous roulons presque jusqu'au bout de la route 138, avant de nous enfoncer dans le marécage. On traverse une zone dévastée par le feu il y a plus de 10 ans : pas un arbre n'a encore repoussé. L'hiver étant rude et long, la végétation a seulement quelques mois par an pour pousser.
Les deux chasseurs, imitant à la voix, l'outarde
On finit par arriver à un ensemble de lacs où les outardes viennent passer la nuit. On bricole leur futur chalet de chasse à proximité et filons au coucher du soleil chasser. Nous n'avons pas le temps d'arriver au poste de tir qu'une oie, attirée par l’imitation quasi parfaite à la voix de leurs cris par Russel et Alex, ainsi que les fausses oies en plastique disposées sur l'eau, se pose à 25 m de nous. Je n'ai pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passe que mes oreilles sifflent déjà des 3 coups de 12 tirés.
C'est pour moi, ma première expérience de chasse, et je dois faire un gros effort pour ne pas avoir de la peine pour cette "pauvre" bête. Connerie de culture occidentale... je viens juste d'assister au comportement le plus naturel de tout organisme vivant peuplant cette planète : manger l'autre pour survire. Ce n'est ni bien, ni mal, ni beau ou dégueulasse, cela est simplement naturel.
Toute la gang, le soir au chalet
La bête récupérée n'est d'ailleurs pas morte immédiatement, la voyant agoniser, je propose mon couteau aux tireurs pour mettre un terme à ses souffrances. Dans un éclat de rire, on me répond qu'ici on laisse la bête mourir le plus tard possible, permettant de garder la viande fraîche le plus longtemps possible. C'est juste logique, mais j'eus peur de les avoir blessés, finalement, en rediscutant le soir autour d'un homard, cela les avait juste fait rire. 

L'intérieur du chalet, et ce qui sera ma vie pour 1 semaine
Eh oui, un homard, mais en plus de cela, au chaud dans un chalet, chauffé au poêle, au fond du bois à 3 km de Pointe Parent. Éclairé seulement à la chandelle, débute ainsi mon expérience de la solitude au fond de la forêt. Je suis hébergé une semaine dans le chalet du frère de William, où attendant la venue en vain de ce dernier, je vais finir par apprécier ce moment de solitude.
J'écris beaucoup, sculpte des petits pendentifs ou tresse des bracelets dans l'optique d'offrir ces objets en remerciement pour les futurs hébergements.
Le temps passe finalement vite, et j'y prend goût rapidement.


Mais mais...la suite au prochain épisode ! :p (et des photos peut-être) 


StormX sur ComBoost

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